Didier DOUSSET
#

Retour à l'exposition

“La cité de la Joie, un grand moment de reconstruction”
Didier DOUSSET
Maire du Plessis-Trévise

découvrir le Portrait

“La cité de la Joie, un grand moment de reconstruction”
Didier DOUSSET
Maire du Plessis-Trévise

Didier Dousset, maire du Plessis-Trévise, a d’abord été personnel municipal. Lors de la réhabilitation de la cité de la Joie, une cité d’urgence fondée par l’Abbé Pierre en 1954, il était directeur de cabinet. Il se souvient de ce grand chantier, mené sur cinq années, comme l’un des moments forts de la ville.

“La décision de repenser la cité de la Joie a été menée de concert entre la ville et Emmaüs Habitat. Les logements d’urgence avaient laissé place à des immeubles qui se dégradaient à vue d’œil. Nous recevions régulièrement des visites d’officiels, mais aucun projet de réhabilitation ne voyait le jour. Ensemble, nous avons conçu ce beau projet qui consistait à démolir une partie du programme historique et le reconstruire en une série de pavillons et de logements collectifs.”

“L’objectif était de déconcentrer la cité vers deux avenues et d’accueillir de nouveaux logements, avec la possibilité d’accéder à la propriété. Nous avons défendu l’opération auprès de la Caisse des Dépôts qui a donné son feu vert pour les emprunts. De 2001 à 2006, j’ai accompagné la réhabilitation et mené les attributions des logements en lien avec l’amicale des locataires. Ce projet de longue haleine a eu un impact sur la vie du Plessis-Trévise, et a fait partie de ma décision de me présenter aux élections municipales en 2014.”

“Emmaüs Habitat a forgé notre identité de ville sociale”

Car la cité de la Joie fait partie de l’ADN de la ville. Dès 1954, la ville s’est emparée de cette volonté d’aider les autres. “Nous avons une démarche commune avec Emmaüs Habitat : faire en sorte qu’il y ait des logements d’insertion abordables pour les plus démunis. Les logements intermédiaires ne suffisent pas, et c’est cette diversité sociale que j’accompagne depuis 2014 avec la mise en place de logements sociaux pour répondre aux exigences de la loi. Emmaüs Habitat a forgé notre identité de ville sociale, qui s’est maintenue et développée ces dernières années avec des projets répondant aux besoins des familles comme la crèche, la maison de la famille ou encore la MJC. Beaucoup de familles de la cité de la Joie y participent et c’est cette mixité sociale que nous défendons.”

“Grâce à Emmaüs Habitat, nous avons pu reloger cette femme”

Retour en 2006, à la fin du chantier de réhabilitation. Didier Dousset se souvient d’une rencontre qui l’a marqué : celle d’une femme, ancienne compagne Emmaüs. “La communauté Emmaüs, située à proximité de la cité de la Joie, a été, elle aussi, investie lors de l’opération de requalification du quartier. Nous avons notamment assuré le relogement d’une femme, assez âgée. Elle avait vécu des dizaines d’années dans une chambre au sein de la communauté et souhaitait enfin prendre sa retraite. Grâce au travail de partenariat avec Emmaüs Habitat, nous avons pu la reloger dans la cité. Elle m’a touché, car elle était l’exemple même de l’intégration : une personne avec peu de moyens financiers qui a pu accéder à un petit logement et retrouver du confort dans un quartier à taille humaine.”

La présence de l’Abbé nous a beaucoup touché

Autre rencontre, et non des moindres : celle de l’Abbé Pierre. L’homme était présent lors de l’inauguration du jardin de la cité de la Joie qui porte son nom. “C’était environ un an avant son décès. Il était en fauteuil roulant, accompagné de son secrétaire, Laurent Desmard. La présence de l’Abbé nous a beaucoup touché, nous étions fiers de le recevoir ! Historiquement, c’est assez incroyable. Beaucoup de jeunes ne connaissent pas cette figure. C’était un homme de parole, mais il était beaucoup dans l’écoute, très attentif aux autres.”

On l’aura compris, les valeurs portées par le Mouvement Emmaüs sont omniprésentes dans les rues du Plessis-Trévise. “C’est une chance d’avoir Emmaüs Habitat chez nous, c’est comme cela que nous façonnons la ville. Nous rencontrons souvent le bailleur social, mais aussi la Fondation et la communauté locale. Emmaüs Habitat reste une entreprise, mais elle a, comme la municipalité, un rôle à jouer dans l’inclusion et la solidarité. Cette humanité est plus que jamais d’actualité dans notre société.”