D’abord directeur adjoint d’Emmaüs Solidarité, Lotfi Ouanezar en a pris la direction générale en novembre 2022. L’association gère 52 centres d’hébergement et 21 pensions de familles.
“Nous travaillons avec des sans-abris, des réfugiés. Nos outils sont très importants pour les publics que nous accompagnons. Les personnes obtiennent un bail, une clé, un logement qui viennent terminer leur parcours de rue. Cela leur permet de se poser, de commencer une nouvelle vie.” S’il a intégré Emmaüs Solidarité il y a trois ans, Lotfi Ouanezar avait déjà eu l’occasion de travailler avec Emmaüs Habitat dans son parcours professionnel.
Aujourd’hui, il côtoie régulièrement le bailleur social. “Nous avons beaucoup de projets en commun sur des sites qui leur appartiennent et que nous gérons. Je pense par exemple au Centre d’Hébergement de Réinsertion Sociale dans le 14ᵉ arrondissement de Paris, ou encore à la pension de famille que nous avons récemment inauguré à Montfermeil. Nous entretenons une relation de confiance et de fraternité, avec une collaboration qui va de l’hébergement d’urgence à l’insertion, en passant par l’accès au logement accompagné. Emmaüs Habitat construit et gère les bâtiments, travaille avec nous sur les redevances. De notre côté, nous accompagnons le public. Nous avons également une convention de partenariat sur l’accès au logement. Nous faisons partie du même Mouvement, nous avons une histoire commune. Nous sommes des cousins, des amis ! ”
“Le mot accueil prend tout son sens au sein du Mouvement”
Cette histoire commune se ressent dans les projets menés conjointement. “Les équipes se connaissent bien, elles sont sur la même longueur d’ondes en termes de philosophie, de qualité du bâtiment et de l’accompagnement. Ça donne une souplesse dans les échanges, avec des équipes qui s’apprécient et ont développé une bonne relation de travail. Comme Emmaüs Solidarité, Emmaüs Habitat a le souci du premier contact. Le mot accueil prend tout son sens au sein du Mouvement ! Ils accompagnent les locataires et leur offrent les conditions nécessaires pour bien vivre chez eux.
“Je garde en tête les visages des locataires de la pension de famille de Montfermeil lorsqu’ils l’ont visitée pour la première fois. Ils étaient ravis de voir un si beau bâtiment, avec des logements lumineux équipés de balcons. Ils se sont tout de suite sentis bien dans le lieu. L’architecture sur ce projet a été plus que réussie et a épousé le projet social du lieu. C’est une vraie plus-value quand on travaille avec Emmaüs Habitat.”
“La clé, c’est l’accompagnement social”
Parmi les expériences vécues aux côtés du bailleur, Lotfi Ouanezar retient l’opération menée à Verrières-le-Buisson. “Emmaüs Habitat disposait dans cette cité de logements destinés à être démolis avant reconstruction. Entre les deux, ils nous ont proposé de monter un Centre d’Hébergement Intercalaire permettant d’accueillir 80 personnes, essentiellement des familles avec enfants. Il nous a fallu expliquer ce projet à la municipalité, l’entrée en matière n’était pas simple. Les élus avaient beaucoup de questions, mais aussi beaucoup de craintes, que, ensemble, nous avons réussi à lever. Nous avons convaincu le maire, qui avait besoin d’être rassuré quant à la gestion et l’accompagnement social des publics accueillis. C’est le travail des équipes qui a permis que ce projet soit bien inscrit dans le territoire. La clé, c’est l’accompagnement social !”
“Finalement, il y a eu une très bonne dynamique avec les riverains. Cette occupation temporaire a aussi été l’occasion d’accueillir une compagnie en résidence avec un projet culturel. Nous avons obtenu l’adhésion de l’ensemble des parties prenantes, et plusieurs festivités ont permis de rassembler les habitants et les personnes accueillies dans le centre d’hébergement. ”
“Un bailleur humain, qui tend la main à ses locataires”
“Pour moi, Emmaüs Habitat est un bailleur très très social. Un bailleur humain, qui tend la main à ses locataires. Il ne faut pas oublier les premières cités d’urgence construites par l’Abbé Pierre. Quand je pense à Emmaüs Habitat, je pense aux ensembles de Charenton, aux îlots d’habitation construits à Paris. Pour moi, c’est la société HLM de l’Abbé Pierre.”
“L’Abbé Pierre a beaucoup œuvré pour le logement. Faute de logements, c’était l’hébergement d’urgence. Mais celui-ci n’a de sens que s’il est suivi par du logement pérenne. En cela, Emmaüs Habitat représente bien ce que voulait l’Abbé : un accès à un habitat stable pour les plus démunis et les plus vulnérables.”